Le cancre est là
ou La fabrique du brouillon
de Frédéric Hubert
Exposition du 10 mai au 2 juin 2024
dans la galerie
C’est justement là, dans cet espace indéfini que je me situe, non pas pour la figure de style que cela pourrait représenter, mais parce que je suis un brouillon tout entier. Je pense modestement que le mot a été inventé pour moi. Cela commence par une anecdote qui n’en est pas une, un professeur passant par-dessus mon épaule et visant mon cahier par un commentaire assassin, « c’est le bordel dans votre tête Monsieur Hubert». J’ ai mis des années à accepter ma nature. Briser le moule et s’extraire.
Dans mon travail, les structures sont bancales, les traits mal assurés, les mots arrivent aléatoirement. Je touche volontiers et sans a priori à tous les médiums, je déchire beaucoup, je rature et recommence, ça doit aller vite, c’est l’urgence et paradoxalement ça me prends toujours un temps infini….Le brouillon est laborieux, il résiste, il est pour moi l’essence de tout, dès que j’essaye de le remettre au propre, il n’apparaît finalement que comme la pâle copie de l’original.
Cette exposition, c’est l’infusion des idées, concentré de mes déambulations graphiques, lourdement baigné dans l’art populaire entre Bibi Fricotin, Pif le chien, X-men et le journal de Mickey !
Un vrai travail de cancre.
«Le brouillon désigne le territoire flou et négligeable de tout ce qui précède la version achevée d’un travail. .»